Interview by Technikart 2025

Serge Ricco

Directeur de la création et motion designer,
Serge Ricco construit depuis plus de trente ans une œuvre au croisement des médias, du design éditorial et de la création audiovisuelle. Diplômé de l’École Estienne, il commence en 1990 à Télérama, où il forge une signature graphique reconnue, régulièrement primée pour la qualité de ses couvertures et l’audace de ses partis pris visuels. En 2010, il rejoint Le Nouvel Observateur comme directeur de la création et accompagne la transformation du titre qui deviendra L’Obs. La marque est honorée à plusieurs reprises comme « Magazine de l’année » et saluée pour la cohérence entre engagement journalistique, innovation graphique et force de récit.

Ce parcours nourri par la presse s’enrichit d’importantes collaborations avec le monde de la culture et des médias. Il participe, aux côtés de Snøhetta, à la conception de la signalétique du siège du Groupe Le Monde, conçoit des bibles graphiques pour la télévision et intervient pendant plusieurs années à l’Institut Français de la Mode. Son intérêt pour l’histoire du design graphique l’amène également à contribuer à Eye magazine et à collaborer, entre 2022 et 2024, avec le studio Bureau Brut sur un projet éditorial consacré au directeur artistique Willy Fleckhaus et au magazine allemand twen. Cette immersion aboutit au premier ouvrage en français dédié à cette aventure éditoriale pionnière, référence internationale en matière d’innovation graphique entre 1959 et 1971.

En 2022, il crée Ricco&Co pour déployer une expertise transversale, du branding à l’animation. À la tête de son studio, il signe notamment le redesign de Notre Temps pour Bayard, la direction artistique de suppléments lifestyle pour La Provence, les couvertures de Paperjam et Delano au Luxembourg, ou encore l’habillage du documentaire « Stranger in my Own Skin » diffusé sur Canal+. Cette dynamique s’intensifie en 2024 avec une collaboration étroite avec ARTE comme creative motion designer. Les jingles conçus pour les soirées documentaires de la chaîne reçoivent en 2025 un Gold Award aux Eyes & Ears Awards, consacrant leur efficacité narrative et leur élégance visuelle.

À la frontière de l’éditorial et du spectacle de l’image, Serge Ricco défend une direction artistique engagée, précise et contemporaine. Son travail témoigne de la conviction que la forme participe pleinement du sens et que chaque habillage, chaque couverture, chaque mouvement peut ouvrir un nouveau champ de perception au public.

“Le Nouvel Observateur. It’s like New York magazine, but in French. Art director Serge Ricco does an amazing job with this large-circulation weekly. Lively, varied but still clearly designed. Serge shortened the name of the magazine for the title piece to L’Obs. Much more graphic.”

Simon Esterson, design director, Eye Magazine UK, 2016 MagCulture

“Alex Liberman aurait apprécié le travail de Serge Ricco à sa juste valeur. Ses mises en pages n’incarnent-elles pas les préceptes du manifeste de Lissitzky : « disloquer la séquence phonétique au profit d’une image purement spatiale du mot », et faire en sorte que «la surface imprimée dépasse l’espace et le temps » ?”

Véronique Vienne, Graphisme en France, 2015 CNAP

The first afternoon session saw French art director Serge Ricco present his redesign of the long-established L’Obs. Previously known as Le Nouvel Observateur, the 2010 redesign pulled the news weekly into the modern age with an abbreviated name and a complete editorial and creative reinvention.

Serge’s work is rooted in the history of editorial design and he shared plenty of work that had inspired him, opening with his early collaboration with British designer Nicholas Thirkell on French TV listings magazine Telerama. Other references included early New York magazine, The Saturday Evening Post and Ms magazine.

He also included some great video material that fleshed out his story of combining these broader influences while digging into Le Nouvel Observatuer’s archive. An excerpt from John Oliver’s US TV show (above) was an amusing reminder of the struggle that traditional news journalism faces to maintain resources and standards, and footage of L’Obs being printed added a useful reminder of the process at the end of our edit and design workflow.

A couple of conceptual highlights included the definition of digital as ‘mono’ and print as ‘stereo’, and a grouping of readers into types of fish: the Shark as subscriber, spotting every fault and telling you about it; the Goldfish, who only wants blue skies and leaves if things become grey; and the Dolphin. This is the reader everyone wants. Clever, curious and likes surprises.

Serge’s talk was an inspirational yet realistic call to arms from an experienced editorial creative working in a country we don’t hear enough from. And anybody who can stand up and speak successfully in their second language deserves complete respect.

Magculture Live 2109

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Art Director di L’Obs, settimanale francese rilanciato con questo nome nel 2015, con il suo accento francese e le sue bellissime slide, Ricco ammalia tutta la platea. Il suo è un intervento a metà tra il poetico e il cinematografico: mostra scene iconiche da film altrettanto celebri come “A Bout De Souffle” di Jean-Luc Godard e “Il dittatore dello Stato libero di Bananas” di Woody Allen, scene in cui l’editoria fa da sfondo alle vicende narrate.

J’adore the spread – dice di amare la doppia pagina che, nelle riviste, fa da apertura ad un articolo. Spiega che è come avere le braccia aperte e gli occhi aperti, proprio così, come le due pagine verticali che si aprono a formare qualcosa di affascinante, per convincere il lettore ad immergersi in una nuova notizia.

MGZN




Serge Ricco entró a trabajar en el setmanario político francés Le Nouvel Observateur en 2009 y con diez años ha dado la vuelta tanto al tratamiento tipográfico como al fotográfico. Incluso le cambió el nombre reduciéndolo a la mínima expresión, como ya hacían sus lectores. De esta forma, L’OBS ha convertido sus páginas llenas de opinión y comentarios políticos en un divertimiento que ha atrapado a miles de lectores a la revista impresa mientras sus competidores ponían esfuerzos en las versiones en línea. Si os fijáis en las páginas de L’OBS, podréis observar como Ricco combina muchísimas familias tipográficas. De hecho, es muy posible que esta exuberancia tipográfica os parezca fea. Y es así, este es uno de los argumentos que defiende el diseño de Ricco: que lo feo se vende bien. De todas formas, más allá del juicio subjetivo de la belleza, lo que sí merece el diseñador es un aplauso por su buen saber hacer tipográfico. No es nada fácil combinar tantas familias en una sola superficie, así que ampliad las fotografías y fijaros en los recursos que utiliza para armonizar el caos: una excelente retícula de fondo que estructura la diversidad, un tratamiento de los colores austero que compensa pesos, y el uso de figuras ornamentales como filetes, flechas y grecas que lo ayudan a crear conexiones entre formas.

Rosa Llop